From L'Humanité
Summary:
Those are testimonies of Iraqis who have fled Fallujah, and made it to refugee camps in Baghdad. They explain how corspses are piling up in the streets. One interviewed woman has lost three relatives in the fightings, which is low compared to some of her acquaintances having lost 20 of them.
The American troops fire indiscriminately, and many people have died under the rubble of their bombed houses. American troops barge in houses, and threaten to kill the inhabitants if they don't tell where the resistors are. Some civilians managed to flee Fallujah, however it is a very difficult: Baghdad is days away of Fallujah. Many kids suffer from disease in the refugee camps.
A doctor of the Red Crescent explains his base of operation in Fallujah has been ordered to close down, and has been attacked immediately after the warning. He has seen young people whose legs and thorax were full of ecchymoses, a sign the Americans are torturing people there.
I thought it is interesting to post this. It helps us see the Americans are not the nice civilized guys fighting against the evil and barbaric terrorists.
Besides, what I read reminded me of two major traumas: the occupation of France by nazi Germany, and the occupation of Algiers by French troops. Both occupations were retaliatory in nature, and both occupations used massive threats to force civilians to cooperate with the occupier. Both involved torture, included of many innocent people who knew no info. Both were animated by the belief the occupier was somehow superior (either racially or politically superior) to the occupied.
And we are witnessing the same right now. You have to give Kudos to the self-proclaimed most advanced country in the world for doing this
Ils disent l'enfer de Falouja
Réfugiés après avoir vécu au milieu des combats dans la ville sunnite, ils témoignent du palier de violence franchi par les forces d'occupation US.
Bagdad, correspondance particulière
Ses yeux trahissent l'effroi. Recroquevillée sous une tente blanche, aménagée à la hâte par le Croissant-Rouge irakien, Jadida Djedou fait partie des cinquante familles de Falouja, installées provisoirement dans le camp d'Al-Khadra du quartier Al-Mansour, à Bagdad. Regard obscur, habillée de la traditionnelle robe noire, la mère de famille ne peut retenir ses sanglots. Malgré la douleur, elle raconte l'enfer de Falouja. Deux semaines à côtoyer et à attendre la mort. " Les corps jonchaient les rues de la ville. Le neuf avril dernier, J'en ai compté trente-cinq ne serait-ce que dans mon quartier. " Trois de ses proches ont péri. Un miracle à côté de familles qui en ont perdu plus de vingt.
Sous les crocs des chiens
Beaucoup d'habitants sont morts ensevelis sous les décombres de leur maison tandis que d'autres étaient abattus par les Marines. Les cadavres, abandonnés dans les rues, ont fini sous les crocs des chiens. " Nous avons essayé de les ramasser pour leur donner une sépulture mais à chaque fois on nous a tirés dessus ou dit de dégager ", explique-t-elle. Tous les témoignages recueillis parlent d'un massacre digne des pires scénarios. À l'entrée de la tente, Hassan, un voisin, lève les bras au ciel. Il crie vengeance. " Bush et son lieutenant Bremer sont l'invention du diable. Qui sont-ils pour juger du destin de tout un peuple ? Combien de sang devrons-nous verser pour être libres ? " interroge le vieil homme. Les témoins font état de plusieurs centaines de victimes depuis le lancement de l'offensive, le 4 avril dernier. Trouver des cadavres à tous les coins de rue est devenu " tristement banal " à Falouja. " Les soldats ont fracturé des portes pour entrer dans les maisons. Ils criaient : où sont les résistants, dites-le nous sinon on vous tue. " Hassan a perdu plusieurs proches. Aujourd'hui encore, il est sans nouvelle de son beau-frère, accusé d'être un membre de la guérilla. La tête recouverte d'un sac, le M16 posé contre la tempe, les marines l'ont " embarqué puis jeté en prison ". Du moins, il l'espère. L'intensification des bombardements, ainsi que " les tirs aveugles " des Américains, l'ont convaincu de fuir la zone de combats. À l'issue de plusieurs jours de marche, sans vêtement ni eau et nourriture, Hassan a rejoint sain et sauf le camp de réfugiés d'Al-Khadra, tenu par le docteur Mohammad Jumaa, un des responsables du Croissant-Rouge irakien. Il y a deux semaines, ce dernier a dû quitter précipitamment la ville de Falouja dans laquelle il travaillait. Le centre de santé de l'organisation a été la cible des forces américaines. " Ils nous ont demandés par haut-parleur de cesser nos activités puis nous ont aussitôt bombardés ", dénonce-t-il. Avant de partir, le docteur Jumaa a ramassé les corps de deux Irakiens d'une trentaine d'années. Il raconte : " ils avaient les yeux bandés, les mains liées dans le dos. Leurs jambes et thorax étaient remplis d'ecchymoses. " Pour cet orthopédiste de formation, nul doute à avoir : les Américains ont infligé en toute impunité des tortures à la population. Dans le camp de Bagdad, les réfugiés de Falouja portent leur histoire à bout le bras. Leur enfer revêt désormais un autre visage. " Ici, on manque de tout. Depuis notre départ, nos enfants souffrent de diarrhées, d'allergies. On en peut plus, on veut rentrer chez nous, malheureusement, il ne nous reste plus rien ", disent-ils.
Combien de sang devrons-nous verser ?
Tous ces témoins révèlent le palier de violence franchi par les troupes US dans leurs combats dans le triangle sunnite. Dernièrement, Mark Kimmit, responsable adjoint des opérations militaires de la coalition, expliquait qu'il s'agissait de " l'offensive la plus significative " depuis le 1er mai 2003, fin officielle de la guerre. Le haut commandement américain parle d'une résistance composée de plusieurs centaines de combattants issus de l'ancienne garde républicaine de Saddam Hussein, des services de renseignements du moukhbarat, d'" habitants ultra conservateurs " et de combattants étrangers. Fortement organisés et entraînés au combat, les fidèles de l'ancien dictateur utiliseraient des armes de tous types : Kalachnikov, mortiers, lance-roquettes, roquettes antichars et même des missiles sol-air russe Strela. Le vieil Hassan veut y voir " la résistance de tout un peuple " et il interroge la voix pleine d'indignation : " Mais combien de sang devrons-nous verser pour être libres ? "
Réfugiés après avoir vécu au milieu des combats dans la ville sunnite, ils témoignent du palier de violence franchi par les forces d'occupation US.
Bagdad, correspondance particulière
Ses yeux trahissent l'effroi. Recroquevillée sous une tente blanche, aménagée à la hâte par le Croissant-Rouge irakien, Jadida Djedou fait partie des cinquante familles de Falouja, installées provisoirement dans le camp d'Al-Khadra du quartier Al-Mansour, à Bagdad. Regard obscur, habillée de la traditionnelle robe noire, la mère de famille ne peut retenir ses sanglots. Malgré la douleur, elle raconte l'enfer de Falouja. Deux semaines à côtoyer et à attendre la mort. " Les corps jonchaient les rues de la ville. Le neuf avril dernier, J'en ai compté trente-cinq ne serait-ce que dans mon quartier. " Trois de ses proches ont péri. Un miracle à côté de familles qui en ont perdu plus de vingt.
Sous les crocs des chiens
Beaucoup d'habitants sont morts ensevelis sous les décombres de leur maison tandis que d'autres étaient abattus par les Marines. Les cadavres, abandonnés dans les rues, ont fini sous les crocs des chiens. " Nous avons essayé de les ramasser pour leur donner une sépulture mais à chaque fois on nous a tirés dessus ou dit de dégager ", explique-t-elle. Tous les témoignages recueillis parlent d'un massacre digne des pires scénarios. À l'entrée de la tente, Hassan, un voisin, lève les bras au ciel. Il crie vengeance. " Bush et son lieutenant Bremer sont l'invention du diable. Qui sont-ils pour juger du destin de tout un peuple ? Combien de sang devrons-nous verser pour être libres ? " interroge le vieil homme. Les témoins font état de plusieurs centaines de victimes depuis le lancement de l'offensive, le 4 avril dernier. Trouver des cadavres à tous les coins de rue est devenu " tristement banal " à Falouja. " Les soldats ont fracturé des portes pour entrer dans les maisons. Ils criaient : où sont les résistants, dites-le nous sinon on vous tue. " Hassan a perdu plusieurs proches. Aujourd'hui encore, il est sans nouvelle de son beau-frère, accusé d'être un membre de la guérilla. La tête recouverte d'un sac, le M16 posé contre la tempe, les marines l'ont " embarqué puis jeté en prison ". Du moins, il l'espère. L'intensification des bombardements, ainsi que " les tirs aveugles " des Américains, l'ont convaincu de fuir la zone de combats. À l'issue de plusieurs jours de marche, sans vêtement ni eau et nourriture, Hassan a rejoint sain et sauf le camp de réfugiés d'Al-Khadra, tenu par le docteur Mohammad Jumaa, un des responsables du Croissant-Rouge irakien. Il y a deux semaines, ce dernier a dû quitter précipitamment la ville de Falouja dans laquelle il travaillait. Le centre de santé de l'organisation a été la cible des forces américaines. " Ils nous ont demandés par haut-parleur de cesser nos activités puis nous ont aussitôt bombardés ", dénonce-t-il. Avant de partir, le docteur Jumaa a ramassé les corps de deux Irakiens d'une trentaine d'années. Il raconte : " ils avaient les yeux bandés, les mains liées dans le dos. Leurs jambes et thorax étaient remplis d'ecchymoses. " Pour cet orthopédiste de formation, nul doute à avoir : les Américains ont infligé en toute impunité des tortures à la population. Dans le camp de Bagdad, les réfugiés de Falouja portent leur histoire à bout le bras. Leur enfer revêt désormais un autre visage. " Ici, on manque de tout. Depuis notre départ, nos enfants souffrent de diarrhées, d'allergies. On en peut plus, on veut rentrer chez nous, malheureusement, il ne nous reste plus rien ", disent-ils.
Combien de sang devrons-nous verser ?
Tous ces témoins révèlent le palier de violence franchi par les troupes US dans leurs combats dans le triangle sunnite. Dernièrement, Mark Kimmit, responsable adjoint des opérations militaires de la coalition, expliquait qu'il s'agissait de " l'offensive la plus significative " depuis le 1er mai 2003, fin officielle de la guerre. Le haut commandement américain parle d'une résistance composée de plusieurs centaines de combattants issus de l'ancienne garde républicaine de Saddam Hussein, des services de renseignements du moukhbarat, d'" habitants ultra conservateurs " et de combattants étrangers. Fortement organisés et entraînés au combat, les fidèles de l'ancien dictateur utiliseraient des armes de tous types : Kalachnikov, mortiers, lance-roquettes, roquettes antichars et même des missiles sol-air russe Strela. Le vieil Hassan veut y voir " la résistance de tout un peuple " et il interroge la voix pleine d'indignation : " Mais combien de sang devrons-nous verser pour être libres ? "
Summary:
Those are testimonies of Iraqis who have fled Fallujah, and made it to refugee camps in Baghdad. They explain how corspses are piling up in the streets. One interviewed woman has lost three relatives in the fightings, which is low compared to some of her acquaintances having lost 20 of them.
The American troops fire indiscriminately, and many people have died under the rubble of their bombed houses. American troops barge in houses, and threaten to kill the inhabitants if they don't tell where the resistors are. Some civilians managed to flee Fallujah, however it is a very difficult: Baghdad is days away of Fallujah. Many kids suffer from disease in the refugee camps.
A doctor of the Red Crescent explains his base of operation in Fallujah has been ordered to close down, and has been attacked immediately after the warning. He has seen young people whose legs and thorax were full of ecchymoses, a sign the Americans are torturing people there.
I thought it is interesting to post this. It helps us see the Americans are not the nice civilized guys fighting against the evil and barbaric terrorists.
Besides, what I read reminded me of two major traumas: the occupation of France by nazi Germany, and the occupation of Algiers by French troops. Both occupations were retaliatory in nature, and both occupations used massive threats to force civilians to cooperate with the occupier. Both involved torture, included of many innocent people who knew no info. Both were animated by the belief the occupier was somehow superior (either racially or politically superior) to the occupied.
And we are witnessing the same right now. You have to give Kudos to the self-proclaimed most advanced country in the world for doing this
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